Made with racontr.com
alt
alt
alt

Plus de poisson

sur les étals en 2050 ?

Le défi aujourd’hui est de trouver des solutions pour nourrir 9 milliards de personnes, soit 2 milliards de bouches en plus, à nourrir d’ici 2050. Avec une surconsommation de poisson et peu de production, comment faire pour trouver 100 millions de tonnes  supplémentaires ?

A l’heure actuelle «  les citoyens européens consomment beaucoup plus de poisson que leurs mers ne peuvent en produire, et sont de plus en plus dépendants d’autres pays », selon un rapport relayé par l’AFP. Les eaux françaises permettent d’être auto-suffisantes en poisson à 38, 6 % alors qu’en 1990, elles l'étaient à 68 %. Le constat est édifiant : l’effectif de poisson a baissé considérablement en moins de 25 ans. Et si on se base sur ces 

chiffres, dans 25 ans, il n’y aura plus de poissons en France.

alt
alt
alt

Gérard Bihoré est poissonnier depuis 25 ans dans la région de Normandie. Il ressent une forte diminution de la quantité de poissons pêchés localement. «  Il y a dix ans, les trois quarts des poissons que je vendais étaient issus de la pêche locale. Aujourd’hui, si je ne vends que les poissons pêchés dans les mers normandes, je ne pourrai plus manger ». Ce n’est pas le seul constat qu’il fait aujourd’hui ; il trouve que le poisson n’a plus du tout le même goût avec toutes les « saloperies » qu’on leur donne : les marées noires, la pollution etc. Autrefois, le gabarit des poissons était aussi beaucoup plus gros. 

«  Avant on pouvait vivre de métiers comme  pêcheur ou agriculteur. Actuellement c’est très difficile et dans quelques années, il n’y en aura plus, les jeunes ne veulent plus être pêcheurs".   Gérard Bihoré

alt
alt

  Pour d’autres, le constat est moins flagrant. Hervé Pinel - pêcheur en Loire-Atlantique- affirme que ces deux dernières années ont même été très bonnes, puisqu’il a même eu plus de poissons. En quinze jours, ils avaient pêché 4 tonnes de soles et 1,5 tonnes de bars. La pêche est cyclique : « Il y a des années où la pêche est très bonne et d’autres où l’on revient avec moins de poissons, mais il n’y a pas d’espèces qu’on ne pêche plus. Simplement, les fonds marins changent, ce qui explique qu’une année sur l’autre, on ne trouve pas de poisson là où l’année précédente il y en avait. »

Le dépeuplement des océans 

alt


    Les océans se vident peu à peu, et il y a plusieurs causes à cela : notamment la surconsommation de poissons due à de mauvaises habitudes alimentaires. La consommation de poisson est particulièrement conséquente dans notre pays puisqu’ « un Français achète 2,5 fois plus de poisson qu’un Allemand ».


D’autre part, le  poisson est présent dans de nombreux aliments notamment dans les plats préparés. Pour satisfaire nos mauvaises habitudes alimentaires, nous obligeons, par la force des choses, les pêcheurs à pêcher tout le temps et en grande quantité, ce qui ne laisse pas le temps aux espèces de se reproduire et donc cela entraîne la disparition de certaines espèces de poissons. D’après la FAO (organisation des Nations Unies pour l’agriculture) 7 des 10 espèces les plus importantes sont en voie d’extinction et 1 espèce sur 3 est menacée. 

alt

Le saviez-vous ?


Un français mange en moyenne 35 kg de poisson par an et par personne.




alt

Peut-on encore inverser la donne ? 

Il est encore temps d’inverser le court des choses, car nous sommes en mauvaise posture, mais pas encore en zone de non-retour. Chacun d’entre nous peut participer à éviter la disparition de l’espèce aquatique. Cela passe déjà par une éducation alimentaire dans les écoles, c’est- à- dire d’apprendre dès le plus jeune âge à manger selon nos besoins vitaux et non selon nos goûts et nos envies. Nous avons besoin seulement entre 60 et 80 g de protéines par jour. Les protéines existent de deux manières : les protéines animales (poissons, viandes, œufs..) et les protéines végétales présentes dans les céréales.


D’autre part, ces dernières années, pêcheurs et scientifiques ont décidé de travailler en collaboration pour rendre les bateaux de pêche moins polluants et plus sélectifs, en permettant de laisser s’enfuir les poissons non désirés.

"Des scientifiques embarquent même au sein de navires pour évaluer le stock des espèces maritimes."

alt

L’aquaculture,

des résultats satisfaisants

Une des solutions les plus efficace aujourd’hui, et, qui a pour le moment de vrais résultats, c'est l’aquaculture. La France est le deuxième pays aquacole au sein de l’Union européenne derrière l’Espagne. En 2010, on évaluait à 200 000 tonnes  de coquillages, poissons, algues et caviar produites par l’aquaculture. L’aquaculture est déjà pratiquée par la Chine et représente 60 % des poissons issus de cette pratique. L’Europe qui se refusait à cette alternative, n’a pas d’autres choix puisqu’elle ne produit pas suffisamment pour subvenir à ses besoins. Toutefois, la stratégie européenne se veut la plus complète possible pour faire de l'aquaculture un secteur hautement performant, plus efficace, plus intégré, plus durable et donc moins énergivore ou consommateur en eau, à la différence de la Chine, qui prèfère comme mot d'odre quantité à qualité.

alt
alt

Grâce à cette technique et aux progrès scientifiques en la matière, d’autres espèces -en plus du saumon et de la truite- ont pu être élevées comme le bar et la daurade. A l’heure actuelle, on expérimente l’élevage de thons.

 Il ajoute même que « c’est un fait inévitable puisque là où le poisson est en abondance, les pêcheurs le sont aussi. Ainsi, cet endroit sera surpêché et cela ne laissera pas le temps aux poissons de se reproduire et de se développer. Par conséquent, l’année suivante, il y en aura beacoup moins ». Pour Hervé Pinel, la solution pour éviter la surpêche est « de limiter la pêche des navires pélagiques et de punir sévèrement les braconniers qui nuisent, non seulement aux pêcheurs, mais aussi aux espèces aquatiques ». Même si, en tant que professionnel, il n’a pas observé une baisse particulièrement inquiétante des espèces aquatiques dans sa zone, la sole d’Atlantique Nord par exemple, est surexploitée et le dépeuplement des océans est bien réel.

alt

MENU

Qu’est- ce que l’aquaculture ? 


C'est une production d'organismes aquatiques en eau douce, saumâtre ou marine, et dans des conditions contrôlées ou semi-contrôlées par l'homme, qu'il s'agisse d'animaux (→ poissons, crustacés, mollusques, etc.) ou de végétaux (algues)


La France est le deuxième pays aquacole au sein de l’Union européenne derrière l’Espagne. En 2010, on évaluait à 200 000 tonnes de coquillages, poissons, algues et caviar produits par l’aquaculture. Cette dernière est déjà pratiquée par la Chine et représente 60 % des poissons issus de cette méthode. L’Europe qui se refusait à cette alternative, n’a pas d’autres choix puisqu’elle ne produit pas suffisamment pour subvenir à ses besoins. Toutefois, la stratégie européenne se veut la plus complète possible pour faire de l'aquaculture un secteur hautement performant, plus efficace, plus intégré, plus durable et donc moins énergivore c’est-à-dire moins consommateur en eau, à la différence de la Chine, qui préfère privilégier quantité à qualité.

CEREALES

Photoreportage réalisé par Emilie Papin

Crédit photo Emilie Papin

Crédit photo Emilie Papin

Crédit photo D. Dragonant ©

Crédit photo Emilie Papin

Crédit photo Flickr ©

Crédit photo Flickr

Crédit photo Emilie Papin

Crédit photo Emilie Papin

alt
alt

NOS PILULES