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Les petits légumes 

du terroir

Un dimanche après-midi de mai, le soleil pointe le bout de son nez. A une quinzaine de kilomètres de Paris, les 2 cueillettes de Compans (77) accueillent leurs clients, pour leur proposer de remplir eux-mêmes leurs paniers de légumes. 

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Le potager en ce mois de mai n’est pas très garni. A la cueillette sont proposés des épinards, des radis et de la rhubarbe. Cela ne décourage pas les clients qui se rendent en nombre sur l’exploitation. En arrivant, trente voitures sont garées et les familles s’apprêtent à récolter leurs précieux sésames. Depuis 1986, les 2 cueillettes de Compans attirent du monde, elles sont rattachées au collectif Chapeau de Paille, contenant 29 membres à travers la France. Le temps de la consommation locale est arrivé. Fini, les produits d’autres pays : tout est "Made in France" et moins cher qu’au supermarché ! Monsieur et Madame Riché ont voulu mettre à l’honneur les produits de la terre et sont fiers de leur exploitation. Un succès qui s’explique entre autre par le retour aux anciennes valeurs : aller cueillir soi-même ses épinards, ou ses fraises, par exemple. Il faut aussi réapprendre à manger selon les saisons comme l’explique une cliente. Se rendre avec ses enfants et leur expliquer qu’une tomate ou une pomme de terre  pousse dans la terre et non sur un étal de supermarché. Leur donner le goût de la terre, à l'heure où notre planète ne parvient pas à nourrir 6,5 milliards d’habitants aujourd’hui. 

Une vraie solution pour demain 

Ces exploitations sont-elles faites pour répondre aux besoins alimentaires de demain ? Le monde dans lequel nous vivons nous permet de manger des légumes ou des fruits à n’importe quel moment de l’année alors que ce n’est pas la saison. Un problème pour ces agriculteurs qui se disent choqués par ces exportations massives d’aliments d’autres pays alors que la France est largement auto-suffisante. Pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante, ils ont mis un drive qui leur permet de préparer les paniers à l’avance. Pour manger local, le porte-monnaie n’est pas touché : 1€80 le kilo d’épinard, les économies sont réelles. C’est une solution avantageuse pour les clients malgré les quelques kilomètres à faire. La France est en retard alors que c’est le pays de l’agriculture. En Angleterre, il y a des centaines de cueillettes à travers le pays pour répondre aux besoins. Un contre-temps qui s’explique par la part des grandes exploitations agricoles que compte notre pays. Le succès est tel que la cueillette reçoit environ 60000 personnes par an. 

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"Aurélien Lefevre : Pourquoi avoir fait une cueillette ? 


Isabelle Riché : On a fait cette cueillette pour sortir du modèle des grandes exploitations agricoles. C’est surtout le contact avec les clients qui nous a fait construire ce projet. Par contre c’est du travail non-stop, il faut être là tout les jours et répondre présent aux demandes et aux attententes des clients.


A.L. : Quel est le but de cette alternative de consommation ?


I.R : Le but est surtout de miser sur le goût, en comparaison aux supermarchés où il se disent producteur, vendeur alors que ce n’est pas réel. C’est eux qui viennent vers nous et non l’inverse. Les gens reviennent aux vraies valeurs. 


A.L. : Pensez vous répondre aux besoins de demain ?


I.R : Oui, mais il faudrait plus d’ouverture de ce type, respecter les saisons mais aussi faire comme à l’étranger où c’est un marché hyper-développé. Et puis les prix sont attractifs. 


A.L. : Etes vous prêts à un programme d’entraide pour les pays en développement ? 


I.R : On le fait déjà en France avec les restos du Cœur par exemple. C’est vrai que si on trouve de bons interlocuteurs à l’étranger, on aimerait aider les populations à développer une agriculture auto-suffisante. Mais pour l’instant pas de proposition pour ce type de programme."

Entretien avec Isabelle Riché

Un photoreportage réalisé par Aurélien Lefevre

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La gérante de l'exploitation est fière du chemin parcouru avec son mari pour que les consommateurs reviennent aux vraies valeurs.

L'ADDITION, PLUTÔT SALEE

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